france3-regions :Randonnées dans le Cantal, pourquoi les baliseurs font grève



Suite à la « Grève des baliseurs bénévoles » du Cantal

une équipe de FR3 Région a réalisé un reportage au local du Cdrp15 ainsi que sur le terrain, au Col de Pertus:




A Aurillac,
dans le petit local du comité départemental de randonnée pédestre du Cantal, les pinceaux sèchent. Tout est au point mort. Les baliseurs sont en grève.

« On va mettre un petit peu d’ordre et attendre les événements. Depuis notre AG le 13 avril, il n’y a plus personne qui peint, on a pris cette responsabilité avec notre président étant donné que nous ne sommes pas aidés par les élus locaux. Ça fait 3 ans que ça dure et on a décidé de faire grève », expose Marius Zunino, responsable des baliseurs du Cantal. 

« Pourquoi faire grève ? Pour faire remuer nos élus (…) On a été obligé de ne plus remplacer la secrétaire et c’est pas normal. Il nous faudrait 20 000 euros pour fonctionner, notre matelas de sécurité pour fonctionner, c’est 20 000 euros. On ne demande pas la lune », estime-t-il.

"On est un acteur indispensable du développement touristique"


Une grève du balisage des chemins de randonnée qui dure depuis 2 mois déjà ! Et dont les conséquences sont déjà visibles, comme au col de Pertus...
« C’est à refaire », s’exclame un bénévole en pointant une peinture défraîchie sur une branche d’arbre. Chaque année, dans le Cantal, ils sont 70 à entretenir les balises sur près de 750 km de chemins. Un travail indispensable pour la sécurité des parcours.

« Aujourd’hui, on est désolé de voir notre travail se dégrader à cause d’un problème économique qui nous paraît à nous absolument ridicule et pas insurmontable. On compte beaucoup sur la volonté des politiques pour essayer d’inverser cette tendance qui pourrait être catastrophique pour l’image de marque du département (…) On estime qu’on est un acteur indispensable du développement touristique », regrette Pierre Wildemann, président du Comité de randonnée pédestre du Cantal.

Aux intercommunalités de mettre la main à la poche, selon le Département

Sur les 12 départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, seuls 2 ne participent pas au financement du balisage. C'est le cas du Cantal, où la dotation a été supprimée.
« D’un point de vue budgétaire, il n’aura échappé à personne que le département du Cantal doit faire face à ses engagements dans le cadre du contrat financier avec l’État, que nous avons des dépenses obligatoires que nous devons assumer et chaque fois que l’on rogne, ça va sur l’optionnel, type actions touristiques entre autres, et le choix a été fait - c’est toujours des choix douloureux - de ne plus accompagner le balisage en tant que tel, mais de demander aux territoires d’assumer pleinement leur responsabilité en la matière », se justifie Bruno Faure, président du Conseil départemental du Cantal.

L’élu estime que c’est aux intercommunalités de financer le balisage. Et promet de mettre rapidement tous les interlocuteurs autour de la table, afin de trouver une solution.
« Nous, le département, nous nous cantonnons effectivement aux inscriptions de sentier dans le cadre du plan départemental des itinéraires de randonnée, c’est la phase administrative où on met une sauvegarde ‘juridique’ sur ces sentiers et de classement. L’organisation pratique pour moi relève des territoires parce qu’il y a des sentiers qui sont en interaction d’un territoire à l’autre. L’important est d’arriver à dialoguer, à échanger », affirme-t-il.

Pour reprendre leurs activités, les baliseurs demandent un financement pérenne de 15 à 20.000€ par an.