L’événement est assez
extraordinaire, pour éveiller la curiosité. Pourtant la décision de «poser les
pinceaux», fut prise lors de la dernière réunion des baliseurs du comité départemental de randonnée ! En atteste
une lettre ouverte envoyée aux élus, en date du 15 et restée à ce jour lettre
morte (voir extrait ci-dessous). On y apprend que le comité départemental de
randonnée (gestionnaire des baliseurs), souhaiterait compter sur un défraiement
de 20 000 € annualisés contractuellement, pour effectuer leurs missions.
Or il a vu la subvention attribuée annuellement par le département passer de 5
à 4000 €. Georges-Marie Zunino chargé de communication au comité départemental
et responsable des baliseurs cantaliens bénévoles et volontaires, reproche aux
politiques de botter en touche. Le Conseil départemental renvoyant, dit-il, les
demandeurs vers un cercle sans fin d’interlocuteurs, dont aucun ne veut se
charger du problème.
Testu a contacté deux
élus directement concernés par le dossier :
-
Philippe Fabre, conseiller départemental vice-président en charge du
tourisme, « assume pleinement que la subvention allouée soit passée de 5 à
4000 euros, du fait que les sentiers de randonnées ne sont pas de la
compétence du département, mais… des Communauté de communes ». Il
revendique néanmoins que sur « le grand site du Puy Mary, 30 000€/an
soient consacrés à l’itinérance, par le département… » (Ce territoire ne
serait-il pas sa zone de chalandise électorale ?) Il assure aussi que le
Conseil départemental et Bruno Faure, son président « devraient réunir les
présidents de Comcom, pour les rappeler à leurs compétences, à savoir :
Depuis la loi « nOTRE », le département n’a plus la compétence
tourisme, passée à la région et aux Communauté de communes ».
Mais alors, pourquoi
Philippe Fabre est-il encore vice-président délégué au tourisme du Conseil
départemental ? Qui
« chapeaute » les Comcom pour coordonner leurs actions, car prise une
par une, elles ne peuvent être que très limitées ?
-
Michel Albisson, président de la communauté de commune Cère et Goul en
Carladès, avance une réponse : « En fait c’est le comité
départemental de randonnée, soutenu habituellement par le Conseil départemental
qui doit assurer cette charge. Par contre, reconnait-il, il serait souhaitable
qu’une harmonisation soit recherchée par la FFR (fédération française de
randonnée), au niveau national et non au coup par coup dans chaque département
comme cela semble être le cas aujourd’hui ».
Qui a dit
qu’il était souhaitable et simple de randonner dans le Cantal ? Sans
parler du problème récemment posé par des éleveurs de moutons traumatisés par
le loup. L’un d’eux va lâcher dans les estives (sur lesquelles passe un GRᴿ),
pas moins de cinq chiens. Quatre Patous et un berger d’Anatolie (journal La montagne du 29 avril 2019).
J’espère que ce genre de bestioles, capables de faire leur affaire des ours,
seront bien nourries, sinon des randonneurs pourraient bien finir croqués. A
tel point d’ailleurs, que dans le même article du journal La Montagne,
l’éleveur inquiet pour les touristes, souhaite un détournement de ce sentier de
grande randonnée.
Restons optimiste, tout va vite
s’arranger et les baliseurs (bénévoles), devraient sous peu reprendre leurs
pinceaux, en espérant que dessus, la peinture n’ait pas trop séché. Sinon, on retrouvera
bientôt des touristes (échappés des loups et autres fauves), perdus, affamés,
assoiffés, errants hagards dans les forêts, les estives ou au pied des falaises
! A moins qu’ils ne disposent d’un téléphone portable. Alors, Dragon 63
l’hélicoptère, multipliera les rotations. Mais ça ne coute pas, il vole pour le
plaisir !
Serge
Menini
Les baliseurs bénévoles tracent la piste
Extrait de la lettre ouverte envoyée
aux élus par le comité départemental de randonnée
« Notre comité assure, en
sus du développement fédéral la lourde tâche d’organisation et de coordination,
d’une équipe de la taille d’une PME. La gestion de cette équipe qui intervient
à l’échelle du département suppose une logistique importante dans la formation
initiale, les modalités d’intervention et de déplacement, le suivi des tâches
et des signalements sur les difficultés rencontrées par les usagers, les
dossiers d’homologation, les autorisations, la mise à jour de la documentation,
la numérisation des itinéraires, les relations avec les collectivité et toutes
les administrations, l’accompagnement des projets de développement des
itinéraires et les modifications des itinéraires existants… Au regard des
retombées économiques engendrées, supérieures à 3 million€/an, serait-ce hors
de portée de notre collectivité départementale et de nos communautés de
communes de contractualiser un financement de 20 000€/an pour consolider
notre structure et accompagner l’ensemble de l’équipe, pour garantir à travers
le balisage de nos GRᴿ ou GRPᴿ, la notoriété et la sécurité de la randonnée
itinérante dans le Cantal ? Cette demande représente 2000 pour chacune des
10 collectivités concernées ou encore 14 cts/an/habitant».